
Depuis le début de la pandémie, l’immobilier de bureau en a
vu de toutes les couleurs ! Si l’immobilier résidentiel se tient, lui, très
bien en tant que valeur refuge, peut-on en dire autant pour les espaces de
travail traditionnels ? Délaissé en faveur du télétravail, absorbant le choc
d’une nouvelle révolution du travail qui demande plus de flexibilité et de
modularité… comment l’immobilier de bureau fait-il face à cela en espace urbain
? Va-t-il se réinventer pour rester dans l’ère du temps ? Ou est-il voué à
l’oubli, dans un monde toujours plus connecté ? Nos analyses plus bas.
Le monde du travail a radicalement changé avec la COVID-19.
Ce qui a commencé comme une solution temporaire au dilemme de la pandémie s’est
rapidement transformé en un nouveau mode de travail et de vie. Finis, les
semaines de cinq jours au bureau, les 9 à 5 passés dans des locaux au nom de
l’entreprise. Les employés revendiquent dorénavant un mode de travail flexible,
qui leur procure un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Du côté des entreprises, les violons sont aussi accordés. Pour eux, le
télétravail se révèle souvent être plus lucratif que la location et/ou
l’entretien de grands espaces professionnels. De plus, il est tout à leur
intérêt de répondre au besoin de flexibilité de leurs employés, car les autres
entreprises évoluent aussi et le risque de perdre des talents à cause d’un
manque de flexibilité est bien réel.
Résultat ? La dissolution du bureau tel qu’on le
connaissait. A sa place, l’idée du bureau ouvert, flexible et aux petits soins
des salariés prend ses ailes.
Avec une moyenne de 2 jours de télétravail par semaine, il
devient de plus en plus difficile de justifier la location d’espaces de travail
traditionnels. A leur place, on retrouve les espaces de coworking qui sont nés
autour de cette idée du bureau ouvert. A moindre coût pour l’entreprise, ils
permettent au collectif de se rencontrer lors des 3 jours qui ne sont pas
passés en télétravail. Ainsi, les salariés renouent avec ce sens de la
communauté, tant avec leurs collègues qu’avec les autres occupants de l’espace,
venus d’entreprises différentes.
Décentraliser le bureau : c’est aussi sous ce mot d’ordre
qu'opère la nouvelle hybridation du mode de travail. Ainsi, certaines
entreprises préfèrent louer ou acquérir des bureaux au plus près de leurs
salariés. Souvent situés en zone périurbaine pour un accès facile, des petits
espaces professionnels au nom de l’entreprise ouvrent désormais leurs portes
aux employés. Peu à peu, l’idée du grand siège social en métropole s’efface.
Pour autant, cela ne veut pas dire que les grands sièges
sociaux ne sont plus du tout d’actualité. Leur finalité a tout simplement été
réimaginée, réinterprétée pour mieux épouser les besoins modernes. Ainsi, le
siège de l’entreprise prend une dimension identitaire plutôt que pratique. Elle
sert à exprimer les valeurs de l’entreprise, à inviter à sa découverte.
Avec le nouveau mode de travail prônant 2 jours de
télétravail par semaine en moyenne, le bureau sert plus que jamais d’espace
collaboratif. Ainsi, les postes individuels
– dont le fameux cubicule – commencent à céder la place à des espaces
partagés : plans open office, salles
de réunion et même des espaces lounge, où
le collectif pourra se retrouver.
Plus encore, étant dorénavant dans l’ère de la flexibilité,
le bureau se doit d’être plus modulables pour survivre. Ainsi, il devra offrir
des configurations nouvelles pour répondre aux besoins des individus et de
l’équipe, et ne pourra pas se réfugier dans la façon de faire traditionnelle,
déjà obsolète.
La baisse de fréquentation du bureau crée des espaces
vacants… et qui dit “vacant” dit aussi “manque à gagner” pour les entreprises.
Pour éviter de réduire la surface de bureau, quelques entreprises ont trouvé
une solution ingénieuse: le corpoworking. Cette nouvelle pratique consiste à
monétiser les espaces libres du bureau…en les sous-louant à d’autres
entreprises. Chose auparavant impensable, mais qui, aujourd’hui, prend tout son
sens… tant qu’on ne sous-loue pas au concurrent !
La révolution du travail est déjà en marche, et l’immobilier
de bureau ne peut que suivre et s’adapter pour survivre. Pour autant, on aura
toujours besoin de lieux où se rencontrer pour discuter de projets, pour
travailler ensemble même si on travaillera de manière différente et surtout –
il ne faut pas l’oublier – pour prendre une pause café et profiter du sens de
la communauté en présentiel, une chose sans égal…